Avant de parcourir ce que j'avais installé le 19 novembre 2013, je vous conseille vivement de regarder cette vidéo en deux parties, qui retrace la construction de la centrale de Fukushima Daiichi, la plus puissante du Japon ( 4700 MW ).
A la limite ça n'est même pas une vidéo de propagande. C'est l'expression d'un Japon triomphant, résolument tourné vers un avenir ( la construction de la Centrale a débuté en 1966). Le film évoque un avenir de haute technologie, radieux. Mais il ne faut pas oublier que les réacteurs à eau bouillante ne sont pas des créations japonaises, mais des constructions sous licence de réacteurs conçus et développés par les Américains. Semblables, par exemple à l'unité de Three Miles Island.
Vous pourrez trouver en fin de dossier un lien conduisant à une enquête menées par ARTE sur un des réacteurs japonais défaillants, le réacteur numéro 1. Vous y verrez qu'une grosse partie des ennuis ont été dus au manque de préparation du personnel de service. Quand la salle de contrôle fut totalement privée d'électricité, par l'arrivée du tsunami, les pompes assurant le refroidissement furent mises hors service, ainsi que deux sources de courant électrique : un groupe électrogène et des batteries, installées comme le fuel, en sous sol, et qui furent noyées, le personnel au commandes ignorait que la vanne contrôlant la mise en oeuvre d'un système de refroidissement de secours, par simple convection, se fermait automatiquement, et qu'il fallait alors le rouvrir manuellement, manoeuvre à laquelle les personnels américains étaient habitués. Mais les Japonais ignoraient totalement cette procédure. Si ces vannes avaient été ouvertes manuellement, la fusion du coeur aurait pu être au moins retardée de 7 heures, selon les experts.
A la lumière de cet incident, vous pourrez faire la comparaison avec le discours enthousiaste de la vidéo présentant cette merveille de technologie qu'était la centrale de Fukushima, où tout avait été prévu et où l'accent avait été porté sur la sécurité (...).
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Le Soleil Levant nucléaire
Vous retrouverez le même discours dans la présentation de projets comme l'EPR et surtout ASTRID, surgénérateur à neutrons rapides dont François Hollande a autorisé l'étude et la construction six semaines après son élection. Les responsables de tels projets arrivent à s'auto-convaincre de leur bien fondé. C'est la même chose pour le projet ITER. Placé face à des questions auxquels ils ne peuvent pas répondre, ces gens disent "ça n'arrivera pas !".
Christophe Behar, responsable de tous les projets CEA
en matière de réacteurs producteurs d'électricité, dont ASTRID
en matière de réacteurs producteurs d'électricité, dont ASTRID
Quand le projet comporte une inquiétante zone d'ombre, la réponse du responsable du projet est " c'est une question sur laquelle nous travaillons ". Ce lien sur ASTRID vous envoie vers la page du site du CEA qui est consacrée à ce projet. Christophe Béhar, à la tête de la Direction pour l'Energie Nucléaire au CEA était présent en novembre 2011, lors des auditions dirigées par Christian Bataille et Bruno Vido, à l'Assemblée Nationale, dans le cadre de l'Office Parlementaire des Choix Scientifique et Techniques. On peut le voir sur les vidéos Youtube que j'ai installées, et auxquelles on a accès en cliquant sur la page d'accueil de mon site. Je n'ai pas en tête laquelle présente cet échange.
A un moment, quelqu'un soulève le problème de l'impossibilité d'avoir un contrôle visuel dans un réacteur refroidi au sodium fondu (550°C). Dans les réacteurs à eau pressurisée, ou à eau bouillante, quand le réacteur est arrêté, on peut travailler à vue. Dans le sodium c'est impossible. Behar répond en bredouillant "nous travaillons sur cette question" (l'imagerie par ultrasons). Mais, visiblement, le problème est très loin d'être résolu. Mais qu'importe, on ira quand même de l'avant. Quant aux incidents techniques possibles, Béhar répond que si le projet est soigneusement managé, il n'y en aura pas.
Et ça continue. L'ensemble du monde du nucléaire fonctionne de cette façon et comporte une énorme part d'irresponsabilité. Après, quand les incidents surviennent, ça ne sert pas à grand chose de présenter ses excuses et de déclaré "qu'on est navré".
Epilogue ...
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